Louis XVIII
Né le : 17/11/1755 (versailles)
Mort le : 16/09/1824 (Paris)
Roi (France) du :
06/04/1814 au : 16/09/1824
Fils de Louis, Dauphin
et de Marie-Josephe de Saxe
D’abord comte de Provence, il prit à l’avènement de son frère Louis XVI, le titre de « Monsieur ». Doué d’un certain bon sens, mais d’esprit étroit et pédant, il se piquait de littérature et de politique et il attaqua par des pamphlets anonymes, Turgot, Calonne et Marie-Antoinette. Lorsque la révolution éclata, il fut compromis dans la conspiration du marquis de Pravas, un de ses agents (1790). Le 20 juin pendant que Louis XVI fuyait à Varennes, il gagnait secrètement Bruxelles puis Coblentz, où il se mit à la tête des émigrés, comme Lieutenant Général du roi. Après l’exécution de Louis XVI en 1793, il prit la régence au nom de son neveu qu’il déclara roi sous le nom de Louis XVII et après la mort de celui-ci, il alla tenir sa cour à Vérone. Les succès de la république puis de Napoléon, l’obligèrent à émigrer successivement à Mittau en Russie (1798), à Varsovie puis après un second séjour à Mittau, en Angleterre où il perdit sa femme, une princesse de Savoie. Il avait pu obtenir de Napoléon (1800), la restitution de ses droits souverains, mais détrompé lui-même avait dû repousser la proposition que celui-ci lui avait faite de renoncer au trône, moyennant compensation (1803). La chute de l’Empire, lui permit de regagner la France et de rentrer à la suite des armées coalisées à Paris, où les intrigues de Talleyrand lui avaient préparé les voies. Proclamé roi de France (1814), il dû pour rassurer les alliés sur la stabilité de son pouvoir et se concilier les esprits, publier la déclaration de Saint Ouen (2 mai) et octroyer la charte (04.06.1814). Le traité de Paris qui réduisait la France aux limites de 1792, la politique réactionnaire de son favori, de Blacas, excitèrent un vif mécontentement qui contribua au succès de Napoléon à son retour de l’ile d’Elbe (1815). Louis XVIII s’enfuit, et sous le nom de « comte de Lille », se refugia à Gand pendant les 100 jours. Une seconde fois rétabli sur le trône par l’étranger, après Waterloo, il dut accepter les conditions humiliantes du second traité de Paris (novembre 1815). Crimes de la terreur « blanche », avertissement de l’imprudence de la politique ultra-royaliste, le décidèrent à dissoudre la chambre (05.09.1816). Le ministère Richelieu et le ministère Decazes semblaient diriger les affaires dans un sens libéral, tout en restant fidèles, à l’extérieur à la sainte Alliance, quand l’assassinat du duc de Berry vint permettre aux ultras d’imposer à la volonté affaiblie de Louis XVIII, le second ministère Richelieu, puis le ministère très réactionnaire de Villéle (1821) qui entreprit en 1823, l’expédition d’Espagne pour le rétablissement de Ferdinand VII, tandis que Louis XVIII, malade, dominé par Mme de Cayla, se consacrait de plus en plus aux passe-temps littéraires qui avaient toujours fait ses délices. Il mourut 3 ans après, conscient des dangers que courait sa dynastie, mais incapable d’y porter remède. Son frère le comte d’Artois, lui succéda sous le nom de Charles X.